Si les groupes de femmes et les groupes communautaires contribuent au développement social, ils représentent par ailleurs un véritable secteur d'emploi. En effet, on compte plus de 8 000 organismes communautaires et plus de 6 000 organismes d'économie sociale au Québec. À eux seuls, les groupes communautaires génèrent environ 50 000 emplois, dont 80 % sont occupés par des femmes.
Toutefois, et ce malgré la reconnaissance de leur apport, les groupes communautaires sont marqués par des conditions de travail précaires : salaires moins élevés que dans les autres secteurs d'emploi, avantages sociaux quasi inexistants, possibilités de formation et de perfectionnement professionnel limitées, etc. En 2001, la majorité des travailleuses et des travailleurs de ce milieu gagnaient moins de 25 000 $ par année et près du quart gagnaient moins de 15 000 $. Les personnes travaillant dans le réseau public, quant à elles, gagnent en moyenne entre 45 % et 54 % de plus.
Sur le plan des avantages sociaux, la situation n'est guère meilleure. Dans cette enquête, les chiffres sont probants : moins de 1 % des groupes offrent un régime complémentaire de retraite; 9 % prévoient la possibilité pour le personnel de participer à un REÉR et seulement un peu plus du tiers des organismes déclarent offrir un régime d'assurance collective à leurs employé-e-s. Sans régimes de retraite, les personnes travaillant dans les groupes seront contraintes de vivre d'un revenu inférieur au seuil de la pauvreté au moment de la retraite. Ne serait-ce que pour cette raison, l'amélioration de la qualité des conditions d'emploi est essentielle.
Cette amélioration des conditions de travail demeure de plus un incontournable pour l'avenir des groupes communautaires. En effet, à l'instar des autres secteurs d'emploi, le secteur communautaire devra faire face au départ massif à la retraite des membres de la génération des baby-boomers et, par le fait même, à la compétition entre les secteurs d'emploi. Même si la possibilité de contribuer au bien-être de la collectivité demeure une motivation pour les travailleuses et les travailleurs qui y oeuvrent, la présence d'avantages sociaux est essentielle si l'on veut empêcher que ces milieux ne se vident progressivement de leurs forces vives.
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